Des gens peu fréquentables
Pendant 8 ans, j’ai rencontré par choix des hommes et des femmes âgés de 18 à 30 ans pendant une heure, deux, parfois plus qui se sont dévoilés pudiquement en me parlant de leur corps et de leurs modifications corporelles et de leur rapport à l’autre, la famille, les amis, l’employeur...
Les raisons profondes qui les ont amenés à modifier, décorer, mutiler leur corps.
Une exposition qui nous permet de nous interroger sur le rapport à l'autre, à la différence...
Tatouage sur l'omoplate gauche, à 19 ans. Parce que j'en avais envie. Ça faisait très longtemps. Avant je n'étais pas majeure, puis je n'avais pas les sous. C'est un copain tatoué qui m'a amenée. Je savais un peu ce que je voulais. J'avais dessiné mon modèle un tribal et une elfe superposés. Dans les modèles du tatoueur j'ai trouvé ce qui me plaisait. J'ai associé les 2. C'est pour moi ! Pour me différencier des autres personnes. Avoir un petit plus ... L'omoplate, c'est féminin...
A la naissance de mon fils, à 18 ans, un scorpion avec son initiale, au bas du ventre. Le 2ème au dessus de la poitrine, une période difficile, trompée par le père de mon fils, tentative de suicide, une discussion avec ma mère. Une inscription « La vie est un conte, peu importe sa longueur, seule sa valeur compte », ma philosophie de vie. Première chose que je vois dans la glace. N’oublie pas ! Une femme à l’aisne mais mal fait, recouvert par une rose. Des roses sur la cuisse avec...
Le tatouage en 2004. Une salamandre. Je voulais un tatouage, sur un coup de tête. Soit une ballerine soit un soleil, au départ sur l’épaule… et puis la recherche d’un dessin plus symbolique. La salamandre pour le feu intérieur, la force de la salamandre. Physiquement je suis fragile mais à l’intérieur… 2 modèles assemblés chez le tatoueur. Au début je voulais me faire percer le nombril, mais j’ai le nombril qui sort, je ne pouvais pas… Alors pour habiller le nombril, le tatouage...
Sur les côtes, le signe infini avec « Nothing else matter », plus rien ne m’importe, le signe oracle de la triade sur le bras pour le passé et le présent. Un trèfle avec une tête de mort, sans signification particulière, un coup de cœur. Dans le dos une femme avec la bouche cousue qui tient un masque qui sourit… le sourire n’est qu’un masque, derrière on ne parle pas forcément. Les piercings, surtout sur le visage… des coups de tête. La scarification, un crâne sur le mollet. Proposition du..
2 piercings - 2 tatouages Un 1er tatouage en bas du dos, cadeau de ma mère pour mes 20 aons. Une fleur avec quelque chose autour de tribal. Un dessin d’un ami tatoueur. Un piercing à l’arcade, aujourd’hui retiré, comme ma chanteuse préférée. Puis le nez, mais rejet, comme le piercing de surface entre les seins. Celui de la langue, enlevé de moi-même avant rejet. Un piercing intime, un bijou sur mon bijou. Pour augmenter le plaisir. Enfin un piercing de surface ou poignet, un bijou...
Un 1er à 16 ans un labret décalé pour mettre le corps en valeur, se démarquer des autres. Je trouvais ça joli. 3 tatouages l’année de mes 18 ans. Avant ma mère ne voulait pas. 2 roses sur le bras, une belle fleur, le tatouage que je vais le moins regretter. « Carpe Diem » inscrit sur le doigt, très douloureux. Si j’ai envie, je le fais. Il vaut mieux regretter d’avoir fait quelque chose que de ne pas l’avoir fait ! Une plume sur les côtes à droite, délicat, féminin, pas agressif. Une rose...
Epaule droite tatouage tribal. Je l’ai fait pour sortir du lot. Il marque la fin d’une période où j’ai fait pas mal de conneries… marque de la sagesse. Mes grands-parents m’ont demandé si ça partait… Je l’ai dessiné, j’ai bien réfléchi. Tout le monde n’est pas au courant. Je ne le montre pas à tout le monde. Au niveau de mes boulots dans la restauration, ce n’est pas forcément bien vu. Tatouage en chute de reins. Je l’ai toujours voulu, il fait partie de moi… C’est un tatouage tribal...
4 tatouages. 4 piercings Un 2ème trou aux oreilles et le nez à 14 ans comme ma meilleure amie. Plus tard un piercing à la lèvre. Envie d’un piercing de surface un jour. Le tatouage sur l’épaule à 18 ans, cadeau de ma mère. Modèle trouvé sur internet, un tribal fin. Je l’ai cherché longtemps. Peur d’avoir mal. Fière dans une soirée avec un petit débardeur. On peut le montrer ou pas. Puis 2 en même temps 3 étoiles au poignet ; une fleur à la poitrine. Pas de signification particulière...
A 17 ans la tête d’une licorne, envie depuis très longtemps. Quand j’étais petite j’ai vu une femme avec un cheval cabré. J’aime les animaux… La hanche, un endroit qui ne se voit pas trop. A 20 ans la suite. Si j’avais eu une autre vie, j’aurais fait le dos entier mais je ne le ferai pas par rapport à ma vie d’aujourd’hui. 1er piercing en 2001 au nombril, en vacances à Toulon par contradiction parce que je m’étais engueulé avec mon copain. 2ème piercing, la langue à Marseille en 2003...
J’en avais envie depuis longtemps mais j’ai attendu de trouver exactement ce que je voulais. un endroit assez caché et discret car il est personnel et donc rarement vu . Deux parties : 3 oiseaux qui me représentent avec mes 2 frères ; ensuite la phrase «what doesn’t kill me makes me stronger». ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Tout simplement certaines épreuves de la vie n’ont pas été facile jusque-là. Être positif et se dire que si on en est là c’est grâce à ça. Chaque épreuve...
1er piercing à l’oreille, écarté toute seule avec un piercing spécial en cône, à 16 ans, 8 mm. A 18 ans le nez. Mes parents étaient contre. Divorce. J’ai demandé à mon père un discret. Il a accepté. Puis la langue pour me rebeller. Un peu façon de m’affirmer. Le tatouage à 21 ans. Je voulais une petite coccinelle derrière l’oreille. Un porte-bonheur. Une discussion avec un ami tatoueur. Une esquisse. Magnifique. La pièce sur le corps, une évidence ! Je me suis retrouvée avec 5 coccinelles...
Le 1er sans autorisation à 16 ans un smiley un anneau au frein au dessus des dents. Toujours dans des zones peu communes. Une recherche d’originalité, pour le plaisir, la sensation d’excitation et l’aspect esthétique. Endroit réflechi et choix du bijou. La douleur va avec. J’aime cette douleur. S’il n’y avait pas cette douleur, ça m’interesserait beaucoup moins. Le frein sous la langue, le téton, un microdermal et un piercing de surface au nombril, la langue, le bridge… et deux piercings...
Le 1er un cœur sur l’omoplate symbole de la rencontre avec mon ex mari. Puis, effet de mode, un tribal en bas du dos. Un lézard, je passe mon temps au soleil, une elfe pour le côté féerique, une grenouille pour mon esprit aquatique. Un M derrière l’oreille mon initiale et celle de ma grand-mère. Un bonhomme « EMO » qui s’arrache le cœur et qui le donne à une fille. Un bisounours rock n’roll qui fait un doigt d’honneur. Une écriture sur avant bras « désolé Gaby je ne suis pas un ange »...
Un piercing au nez à 19 ans juste après mes examens, puis un labret pour le côté esthétique. Le tatouage, un rat posé sur la hanche et des bulles. C’était un de mes rats. Il est mort. On m’appelle la dame des rats. C’est un animal avec lequel je me sens bien. La bulle, mon surnom depuis longtemps. Mon motif adoré. Sur le côté opposé et sous le rat. Mon père n’est pas au courant des tatouages. Un secret pour avoir la paix.
A 15 ans piercing à la lèvre sans l’accord des parents. Depuis toute petite, un idéal de beauté, comme les yeux bleus, un embellissement personnel. De nombreux autres ensuite, une vie de squatt. Enlevés pour le travail. L’anneau dans le nez pour le côté agressif, animal. Parallèlement des tatouages, le 1er, à 17-18 ans une citation d’Arthur Rimbaud, la plus étrange pour moi « je est un autre » sur la nuque. Puis une toile d’araignée rouge sur l’épaule pour marquer mon appartenance à un groupe.
Mon 1er tatouage je l’ai fait faire à 15 ans. Un dragon sur le sein gauche. Un pote tatoueur m’a fait le dessin. A 18 ans, un scorpion sur le pied, parce que mes sœurs sont « scorpion », et le pied est un endroit original. Mon père l’a su quand j’avais 20 ans. Ma mère quand j’avais 18 ans mais elle se doutait. A l’âge de la révolte, mais c’était bien réfléchi… au moins 6 mois de réflexion. 2 piercings, un au nombril, l’autre à la langue. Le 1er, un coup de tête à 15 ans au nombril....